Nous voici maintenant bien avancés dans l’automne et la montagne commence à revêtir son manteau multicolore. J’adore cette période pour ça. Ce samedi 22 octobre, je suis tout seul à la maison, je ne me mets pas de contrainte horaire mais j’ai une forte envie d’aller me faire une belle randonnée dans cet environnement. Au dernier moment je me décide pour le Pic de la Journalade. Il est 11h déjà lorsque j’arrive au Col de Port. La météo est mitigée entre le ciel bleu d’un côté et un ciel très voilé de l’autre.
Je sais qu’ici c’est vraiment une très belle ballade en automne car entre les fougères qui brunisses, les myrtilliers qui rougissent, l’herbe qui reverdie et les arbres des forêts qui changent de couleur, c’est un régal pour les yeux. Les colchiques sont toujours très présentes.
Très vite en montant, on a une vue superbe sur le rocher de Calamès et le massif de Talbe et son Pic de Saint Barthelemy.
Lorsque j’arrive au premier ressaut, il y a des chasseurs qui veillent. Heureusement, ils ne voient pas les biches qui passent juste sous le sommet du Pic d’Estibat.
En contrebas la Cabane d’Estibat par laquelle le passerai dans quelques heures au retour.
Dans mon dos, le soleil est suffisant présent pour bien faire ressortir toutes les couleurs que j’évoquais précédemment.
De l’autre côté, les nuages sont très présents sur le Pic de la Journalade qui est l’objectif du jour.
Encore un petit effort avant d’arriver au sommet du Pic d’Estibat. La course n’oblige pas à passer par ce sommet mais la vue mérite ce petit détour.
Plus on regarde vers le sud, plus le ciel est chargé jusqu’à être un peu inquiétant quand on regarde sur les crêtes frontières. Mais je continue en espérant que tout ces nuages vont rester bloqués là-bas.
Je laisse le Pic d’Estibat derrière moi et je passe sous le sommet des Griets.
En avançant le versan sud du Pic d’Estibat dévoile lui aussi ses belles couleurs …
Mais côté Journalade, ça ne va pas mieux pour ce qui est de la météo.
Enfin j’arrive au Col de l’Estagnou et il y a 300 bons mètres e dénivelés à grimper un peu « brutalement ».
Ces 300m passés, il ne reste plus que les dernières « difficultés » pour passer les multiples antécimes menant au sommet du Pic de la Journalade. Il n’y a rien de difficile, il faut par contre être très prudent car c’est très escarpé et l’herbe est un peu humide.
Même là-haut, les colchiques trouvent toujours un moyen de se faire une petite place …
La première antécime passée, je décide de contourner la suivante par le bas mais aussi bien il est possible de la passer par le dessus mais c’est un peu plus long et comme je veux faire un boucle et que la météo ne donne aucune garanties de stabilité je pars au plus court. Ceci dite, au-dessus de moi de belles éclaircies commence à faire leur apparition.
Me voici maintenant au pied du sommet et le ciel est bien bleu au-dessus de moi.
30m sous le sommet, on arrive sur une petite épaule et de là on a une très belle vue sur le Cap de la Dosse et le Saint-Barthelemy sur lequel il semble pleuvoir.
Au sommet, je rencontre un couple que je salue mais je préfère descendre un peu plus bas sur une jolie petite pointe. La montagne est suffisamment grande pour qu’on ne mange pas les uns sur les autres. En effet, il est 13h30 et le petit déjeuner est un peu loin :-). Faire un pique-nique face au Pic des 3 Seigneurs et toute la ligne de crête qui y mène, il y a pire.
Il pleut sur le massif de Talbe.
Maintenant je peux remonter au sommet et profiter de la vue multicolore qu’il offre.
Un monsieur m’y rejoint, il vient du Port de l’Hers et pense arriver au Pic de Fontanette … autant dire qu’il s’est bien planté car ce sommet est à l’opposé du sommet des 3 Seigneurs. On en rigole mais il est un peu énervé contre lui-même. Il me raconte qu’il a quand même pris la pluie à l’Étang d’Arbu. Le Pic de la Journalade est bien the place to be. Pour faire ma boucle, je descends donc vers le Cap de la Dosse. Une petite mare attire mon attention.
En contrebas, j’aperçois la Cabane de Coumeder où nous sommes allés plusieurs fois en famille.
C’est gavé de myrtilles. Ies buissons sont chargés à bloc ! Malheureusement, elles ont déjà pris plusieurs fois le gèle et elles ne sont pas très bonnes. Je pense que nous viendrons bivouaquer ici un jour.
Je m’éloigne du Pic de la Journalade en essayant de me frayer un chemin. Au début, un sentier de mouton qui passe sous le Cap de la Dosse m’y aide mais très vite il faut se débrouiller tout seul.
Mon premier objectif est de rejoindre la Cabane de la Doule que je vois tout en bas au bord de la rivière.
Bon an, mal an, je parviens un peu laborieusement à descendre et le soleil commence à passer derrière le sommet du jour.
La Cabane de la Doule ou ce qu’il en reste ne permettra pas d’abriter qui que ce soit pendant un moment. Dommage car elle est dans un environnement absolument superbe. D’ailleurs de gars ont décidé de bivouaquer à côté.
Le chemin n’est pas évident pour rejoindre le sentier et je pars à gauche de la rivière comme l’indique la carte mais il m’est facile de voir qu’elle est fausse car je me retrouve au milieu des fougères et des arbustes de toutes sortes rendant la progression très galère. Je passe donc de l’autre côté et là un petit chemin relativement marqué me facilite grandement la tache.
Je rejoins le sentier au niveau d’un passerelle en excellent état.
Le chemin n’est lui aussi pas très marqué ce qui montre quand même qu’il n’y a pas grand monde qui vient se traîner par là.
Par contre moins de 10 minutes plus tard, on retrouve la piste forestière qui remonte vers la Cabane d’Estibat … mais je n’y suis pas encore.
J’avais prévu de rechercher quelques champignons dans cette forêt mais la fatigue aidant, je ne suis plus très motivé :-). Dommage car je vois quelques personnes qui eux le font mais ils n’ont pas un Pic de la Journalade dans les pattes.
Enfin j’arrive à la Cabane d’Estibat, qui ne m’est pas inconnue car nous y sommes montés plus d’une fois avec les enfants lorsqu’ils étaient petits.
Je ne m’y attarde pas et je traverse le champs de fougères qui permet de rejoindre le col de Port.
Près de 15km et 1200m de dénivelés au compteur, au final la météo s’est plus que maintenue sur le secteur et la vue colorée que j’ai pu avoir tout du long aura tenu toutes ses promesses. Je me rentre donc avec de la fatigue qui vient se cumuler avec la semaine compliquée que je viens de passer … Je devrais bien dormir ce soir :-).
Pingback: Le pic de la Journalade par Embanels le 25 juin 2022 | Les KD dans les Pyrénées